Page 46 - La Trag

Basic HTML Version

Chapiter 3 — L’apostasie
Dans sa seconde épître aux Thessaloniciens, saint Paul prédit
une profonde altération de la piété devant aboutir à l’établissement
de la puissance papale. Il déclare que le Seigneur ne reviendra
pas avant que “l’apostasie soit arrivée ... et qu’on ait vu paraître
l’homme du péché, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève au-
dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à
s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu”.
L’apôtre avertissait encore les croyants en ces termes : “Le mystère
de l’iniquité agit déjà
” Il voyait alors s’insinuer dans l’Eglise des
erreurs qui préparaient le chemin au développement de la papauté.
Peu à peu, modestement et en silence d’abord, puis plus ouverte-
ment à mesure qu’il prenait des forces et recevait plus de crédit, ce
“mystère de l’iniquité” poursuivait son œuvre d’égarement. Presque
[50]
imperceptiblement, des coutumes païennes pénétrèrent dans l’Eglise.
La tendance aux compromis et aux rapprochements avec le monde
fut pour un temps tenue en échec par les cruelles persécutions que
l’Eglise endura de la part du paganisme. Mais dès que la persécution
cessa et que le christianisme eut ses entrées dans les cours et dans
les palais des rois, l’Eglise échangea l’humble simplicité du Christ
et de ses apôtres contre la pompe et l’orgueil des prêtres et pontifes
païens et substitua à la Parole de Dieu les théories et les traditions
des hommes. La prétendue conversion de l’empereur Constantin, au
commencement du quatrième siècle, donna lieu à de grandes réjouis-
sances, et le monde, affublé des apparences de la piété, pénétra dans
l’Eglise. Dès lors, la situation s’aggrava rapidement. Le paganisme,
apparemment vaincu, était vainqueur. Ses doctrines, ses cérémonies
et ses superstitions se mêlèrent à la foi et au culte des disciples du
Christ.
Un jour, Satan voulut faire un compromis avec le Christ. Il s’ap-
procha du Fils de Dieu dans le désert de la tentation et lui offrit tous
les royaumes du monde et leur gloire, à la seule condition qu’il re-
1.
2 Thessaloniciens 2 :3, 4, 7
.
42