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Chapitre 5 — Caïn et Abel
Les fils d’Adam, Caïn et Abel, étaient très différents de caractère.
Abel avait des dispositions à la piété. Il s’était rendu compte que les
voies de Dieu envers l’homme pécheur sont empreintes de justice
et de miséricorde, et il acceptait avec reconnaissance l’espérance
de la rédemption. Caïn, en revanche, nourrissait toutes sortes de
pensées amères. Il murmurait de ce que Dieu, en raison du péché
d’Adam, avait prononcé une malédiction sur la terre et sur le genre
humain. Il s’abandonnait aux pensées mêmes qui avaient amené la
perte de Satan : à l’ambition et au doute à l’égard de la justice et
de l’autorité divines. Comme Adam et Ève, ces deux frères durent
prouver leur fidélité à l’égard de la parole de Dieu. Ils connaissaient
les conditions du salut, et comprenaient le système divinement ins-
titué des sacrifices. Ils savaient qu’en se conformant à ce rite, ils
exprimaient leur foi en un Sauveur à venir, reconnaissaient qu’il
n’y a de pardon qu’en lui seul, et manifestaient leur soumission à la
volonté divine. Enfin, ils n’ignoraient pas qu’en signe d’actions de
grâces, ils devaient présenter à Dieu les premiers fruits de la terre.
Les deux frères préparèrent deux autels semblables, et y appor-
tèrent leurs offrandes. Celle d’Abel, conformément à l’ordre divin,
consistait en un agneau de son troupeau. Et “l’Éternel eut égard à
Abel et à son offrande
. Le feu descendit du ciel et consuma le
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sacrifice. Caïn, en dépit des instructions reçues, nettes et précises,
déposa sur son autel, non pas un agneau, mais des produits de son
verger. Aucun signe du ciel ne vint témoigner que son offrande était
agréée. Abel le supplia de s’approcher de Dieu de la façon requise,
mais il ne se montra que plus obstiné à en faire à sa guise. Étant
l’aîné, il jugeait qu’il n’avait pas de leçons à recevoir de son frère,
et méprisa ses conseils.
Caïn s’était approché de Dieu le murmure sur les lèvres et l’in-
crédulité au cœur à l’égard de l’expiation promise et de la nécessité
des sacrifices. Son offrande n’impliquait aucun aveu de ses fautes.
* .
Genèse 4 :25, 26
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