Page 323 - Patriarches et Proph

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Chapitre 31 — Nadab et Abihu
La dédicace du tabernacle fut suivie de la consécration des
prêtres. Les cérémonies de cette consécration durèrent sept jours.
Au huitième, ils entrèrent dans les devoirs de leurs charges. As-
sisté par ses fils, Aaron offrit les sacrifices prescrits, puis, levant les
mains, il bénit le peuple. Tout ayant été accompli selon ses ordres,
Dieu manifesta son approbation en révélant sa gloire : le feu du ciel
descendit et consuma l’offrande qui était sur l’autel. Frappé d’une
admiration mêlée d’effroi à la vue de ce signe de la présence et de la
faveur divines, la foule poussa d’une seule voix un cri de louange et
d’adoration.
Peu après, un terrible malheur frappait la famille du grand prêtre.
C’était à l’heure du culte, au moment où les prières et les can-
tiques s’élevaient vers le ciel. Les deux fils d’Aaron, portant leurs
encensoirs, y faisaient brûler l’encens sacré dont la fumée odorifé-
rante montait devant l’Éternel. Mais, au mépris des ordres reçus, ils
s’étaient servis d’un “feu étranger” au lieu du feu sacré que Dieu
avait lui-même allumé dans ce but. Alors une flamme sortit de la
présence de l’Éternel et les consuma à la vue de la foule
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Après Moïse et Aaron, Nadab et Abihu occupaient les plus hautes
charges de la nation. Dieu les avait particulièrement honorés en
leur permettant de contempler sa gloire sur la montagne avec les
soixante-dix anciens. Leur faute n’en devenait donc que plus grave.
Cet exemple nous avertit que les hommes ayant reçu de grandes
lumières et qui, comme ces princes en Israël, ont joui de la com-
munion de Dieu et de la lumière de sa gloire, ne doivent pas croire
qu’ils peuvent pécher impunément. S’imaginer que Dieu sera moins
sévère à l’égard d’hommes aussi singulièrement honorés, c’est se
bercer d’une illusion fatale. Les hautes faveurs reçues exigent en
retour une vertu et une sainteté correspondantes. Dieu ne se conten-
tera pas à moins. De grands privilèges et des bénédictions spéciales
ne sont pas une garantie de sécurité ni un blanc-seing de conduite.
* .
Voir
Lévitique 10 :1-11
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