Page 606 - La Trag

Basic HTML Version

Appendice
Page 50. LES TITRES DE L’EVEQUE DE ROME. — “Le
pape
est désigné par un assez grand nombre de dénominations.
Autrefois, lorsqu’on s’adressait à lui, on l’appelait :
Beatitudo Vestra,
Magnitudo Vestra, Excellentia Vestra, Majestas Vestra
. Parmi les
titres les plus usités, on compte :
Pontifex Maximus, Sumus Pontifex
qui furent donnés jadis à des évêques et à des archevêques,
Sanctitas
et Sanctissime Pater
(Sa Sainteté, Très Saint Père). Quant au titre
de
Vicaire de Jésus-Christ
, il fut donné à l’évêque de Rome, puis
à des évêques et à des rois, et ne fut appliqué exclusivement au
pape
que vers le XIIIe siècle. Enfin la célèbre formule :
le Serviteur
des Serviteurs de Dieu
(Servus servorum Dei) se rencontre pour la
première fois dans une lettre de saint Augustin. Grégoire 1
er
l’adopta
parmi ses titres ; toutefois elle ne devint d’une application générale
qu’à partir d’Innocent III, et, vers le milieu du XVe siècle, elle fut
exclusivement réservée pour les bulles.” (P. Larousse,
Dictionnaire
Universel
, art. “Papauté”, vol. XII, p. 137.)
“Depuis Innocent III les papes, non contents de se faire appeler
successeurs ou vicaires de saint Pierre, ou comme Grégoire VII de
s’identifier avec cet apôtre, prennent le titre de “vicaires de Christ”
ou “vicaires de Dieu”. “Ce que fait le pape dans l’Eglise, dit Inno-
cent, ce n’est pas un homme qui le fait, mais Dieu lui-même par son
vicaire” et cela, disent ses commentateurs, en vertu d’un
coeleste ar-
bitrium
par lequel il peut changer la nature des choses, intervertir le
droit, sans avoir à alléguer d’autre raison que sa volonté. “Personne,
dit le moine Augustin Triumphus, ne peut en appeler du pape à Dieu,
attendu que sa sentence est celle de Dieu même
(unum consistorium
[740]
et ipsius papae et ipsius Dei)
. Aussi bien que le Christ, il est l’époux
de l’Eglise ; il juge tout le monde et ne peut être jugé par personne.”
Enfin le canoniste Zizelin ne craint pas de l’appeler
Dominum Deum
nostrum papam
, et le poète normand Geoffroy de Visinaut de dé-
clarer que Dieu, en créant le monde, en a divisé le gouvernement
en deux parts, le ciel pour lui, la terre pour Innocent III.”
(Histoire
602